Jordan Baldwin
● Administratrice et Fondatrice, Elue ●
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Date d'inscription : 04/12/2008
Feuille de personnage
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![Deuxième séance pour le même film [Libre] Empty](https://2img.net/i/empty.gif) |  Sujet: Deuxième séance pour le même film [Libre] ![Deuxième séance pour le même film [Libre] I_icon_minitime](https://2img.net/s/t/12/97/69/i_icon_minitime.gif) Jeu 25 Déc - 17:49 | |
| « - Ca y est, tu es arrivée ?
- Ouais.
- C’est pas vrai. Tu n’es même pas encore partie de chez toi. J’te rappelle juste comme ça que ce que t’es en train de faire, je l’ai déjà fait des années plus tôt. D’ailleurs, tu vas… »
Si la Jordan du futur avait eu l’intention de dire ‘me raccrocher au nez’, elle avait parfaitement raison. C’était ce que la Jordan de 2008 venait tout juste de faire. Il devait être aux alentours de 11 heures 30. Une demi-heure plus tôt, la jeune femme se réveillait. Encore et toujours ces rêves. Alors maintenant qu’elle ne pouvait plus être libre de ses mouvements dans sa vie éveillée, sachant que son futur et son passé risquaient de l’appeler n’importe quand, elle ne pouvait pas non plus l’être dans ses rêves. Ce qui expliquait d’ailleurs que, depuis un mois, elle ne dormait plus beaucoup. Parce que toute cette histoire, ça ne l’intéressait pas. Elle n’avait pas envie de participer. Et parce qu’elle avait son propre Démon, elle avait cette impression désagréable qu’on la forçait à mettre les pieds dans une affaire qui aurait dû lui rester totalement étrangère. Pendant plusieurs minutes, elle était restée dans son lit, à fixer le plafond de ses yeux marron fatigués. La veille, elle avait passé la journée avec Eden. Max était toujours aussi occupé par ses cours. Quant à elle… Elle était bien retournée quelques fois à la fac. Mais étant donné qu’elle ne choisissait pas les moments où les coups de fils bizarre arriveraient, elle n’avait pas l’intention de se faire virer continuellement de ses salles parce qu’elle n’avait pas eu l’obligeance de mettre son téléphone en silencieux. Ca n’était pas ça qui allait empêcher le futur ou le passé de la contacter. Après un mois, elle avait déjà à peu près tout essayé. Même portable éteint, la sonnerie retentissait. Il y avait peut-être aussi le fait qu’elle ne voulait pas croisé aussi souvent Nate qu’avant. Elle lui en voulait. Et elle l’aimait. Complètement ridicule. Non, en aucun cas ça ne l’était. Le lien qu’elle avait avec lui était tout sauf complètement ridicule. Même maintenant. Ou surtout maintenant ?
Son téléphone avait sonné dès qu’elle avait posé le pied par terre. Elle avait décroché, sachant de toute façon qu’elle était obligée de répondre à ces appels incessants et plutôt redoutés. Elle s’était parlée à elle-même. Encore une fois. Comme quoi il fallait que dans à peu près trois quarts d’heure, Jo devrait se retrouver devant l’orphelinat où sa mère l’avait abandonnée. Ca n’était pas la première fois qu’elle entendait cet ordre de sa part. Depuis trois jours, elle devait s’y rendre à une heure précise, parce qu’il était sensé ‘se passer quelque chose’. Mouais. Comme quoi elle n’avait qu’à attendre. Qu’après elle saurait, mais qu’il fallait qu’elle y soit. C’était ridicule. Et si elle ne le faisait pas ? Hors de question selon la Jordan qu’elle avait au téléphone. Très bien. Alors elle irait encore et ferait une nouvelle fois la conversation aux pigeons. 11 heures 30 donc. Jo venait de raccrocher à son propre nez sans la moindre considération pour son futur elle. Se regardant rapidement dans le miroir sans vraiment faire attention à son reflet, elle avait vu sans vraiment voir une jeune femme fine, brune au regard fatigué, légèrement maquillée. Ses cheveux étaient attachés en un chignon négligé, duquel ressortait un bon nombre de mèches, formant alors un fouillis plutôt agréable à regarder. Devant ses yeux retombait une frange longue, placée sur le côté pour ne pas la gêner. Un long manteau marron était refermé par quelques boutons et une ceinture. Un pantalon simple, en jean foncé recouvrait ses jambes, tandis qu’elle avait opté pour des escarpins noirs en guise de chaussures. Un sac sur ses épaules plus tard, elle prenait ses clés et partait sans faire plus attention à son image. Et le téléphone sonna de nouveau.
« - Au final, je crois pas qu’ce soit pour aujourd’hui. Alors fais ce que tu veux Jo.
- …
- Allô ?
- Tu te moques de moi ? »
Jo du futur avait raccroché. Et Jo du présent avait fourré son portable dans l’une de ses poches, apparemment énervée. Déjà qu’elle n’appréciait pas le moins du monde ces appels, si en plus ils devaient être de plus en plus inutiles… A peine Jordan était-elle sortie de son immeuble qu’elle s’était allumée une cigarette. Ne pensant pas que quelques années plus tôt, Nate l’avait embrassée exactement au même endroit. Recrachant la fumée en même temps qu’elle effaçait ce souvenir de ses pensées pour le moment, elle s’était mise à marcher, sa seconde main allant dans la poche gauche de son manteau. En regardant droit devant elle. En ce moment, elle était dans cette période qui voulait qu’elle quitte absolument tout. Qu’elle parte pendant un moment sans donner d’adresse, sans décrocher lorsqu’il s’agissait d’autres personnes qu’elle-même et… Et lorsque tout lui manquerait, comme d’habitude, elle reviendrait. Elle verrait bien. Pour le moment, elle était bien partie pour. Dans quelques heures, il y avait autant de chances qu’elle soit avec Eden en train de l’aider, si le mot était correct, à préparer l’une de ses énormes et parfaites soirées dont sa meilleure amie avait le secret. Ou alors elle disparaîtrait. Encore une fois. Parce qu’elle en aurait envie et qu’elle ferait ce qu’elle voudrait.
Ses pas l’avaient menée jusque devant son cinéma préféré. Plutôt tranquille, dans une rue qui n’était ni très fréquentée, ni déserte. Jo avait relevé la tête pour regarder les films qui y étaient diffusés. Elle était déjà allée voir les trois quarts d’entre eux. Tirant une dernière fois sur sa cigarette, elle avait rejeté le mégot juste devant l’entrée du cinéma pour pénétrer à l’intérieur et s’acheter un ticket. La suite ? Elle était allée dans la salle d’un film qu’elle avait déjà vu, mais apprécié. Pas connu. Aux acteurs aussi célèbres qu’elle, c’est-à-dire pas du tout. Et pourtant… Cette œuvre, elle l’avait bien aimée. Comme la majorité des films qu’elle avait vus. | |
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